Les terrasses sont ouvertes mais les places sont chères et il fait encore un peu frisquet. Et puis certaines des meilleures tables n’ont tout simplement pas d’espace extérieur à proposer. Pour que cela change, il va falloir être patient.
Dans la communication du Conseil fédéral, la réouverture des espaces intérieurs des restaurants est possible une fois que toutes les personnes vulnérables qui le souhaitent ont été complètement vaccinées. Pas avant fin mai, estime la Confédération, qui ne ferme pas la porte à un durcissement des mesures si la situation se dégrade.
Si ce n’est pas le cas et «si la situation épidémiologique est très bonne», les salles des restos pourraient rouvrir. Soit en juin, si on est particulièrement optimiste. De quoi allumer la lumière au fond du tunnel de la restauration? Que nenni, soupire Laurent Terlinchamp, président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève (SCRHG), qui représente 1550 établissements dans le canton.
L’homme est dépité: «Pour certains, les aides aux cas de rigueur permettent juste de survivre alors que les dettes de l’an dernier se sont accumulées. Pour d’autres, c’est déjà trop tard… Nous n’avons plus les mots pour décrire la situation.» Et de pointer une contradiction qui le dérange profondément. «Comment accepter qu’on se réunisse à dix pour un repas en privé et qu’il est interdit de manger à quatre dans un restaurant ?»
Aussi questionné sur l’intérêt d’un certificat Covid, qui pourrait «récompenser» ceux qui ont été vaccinés, guéris, ou testés négatif, le président n’y voit aucun intérêt. «Pour notre quotidien, ça ne change rien. Il y a encore beaucoup d’incertitudes et nous manquons de recul. Je rappelle aussi que pour l’heure, ceux qui ont été vaccinés doivent toujours se plier aux mesures barrière.»
Selon Gastrosuisse, «les perspectives pour le secteur de l'hôtellerie sont extrêmement sombres». La faîtière de la restauration dénonce une «situation dramatique et désavantageuse» pour l'industrie. Une fois de plus, estime Gastrosuisse, «le Conseil fédéral semble ignorer complètement les aspects sociaux et économiques dans son évaluation de la situation».